Compte rendu d’un Voyage dans le Cantal

 

En ce dimanche de mai ensoleillé, les supporters du CSBJ Rugby sont en route vers Aurillac, ville où le dernier match de la saison va se jouer.

 

Le car traverse sans bruit la ville encore endormie, à l’intérieur aussi le silence est d’or. Sur la vitre

arrière brillent les couleurs ciel et grenat sur lesquelles est  écrit ̆Kop Bergusia16  ̋.

 

- Eh bien ça roupille encore là devant, dit quelqu’un au fond du car.

- C’est encore tôt, faut laisser les anciens reprendre leurs esprits, lui répond t’on. Le silence retombe

jusqu’au premier arrêt.

 

- Le café va nous faire du bien dit une voix dans mon dos. Cette voix avait raison ; A peine avons-nous

repris nos places que des chansons, des blagues, des rires enchantent la suite du voyage.

- Quarante six, quarante sept…C’est bon chauffeur, on peut partir.

- Comment ça quarante sept, il n’y a que quarante six inscrits !

Un passager clandestin se serait-t-il introduit dans le car ? Non bien sûr, c’est un de nos joueurs qui n’étant

pas sur la feuille de match, pour ne pas déconcentrer ses copains, à préférer faire le trajet avec nous.

- Merci Christian, merci Christian, se met on à chanter, merci pour le maintien, merci, merci.

On n’est pas des mecs en mousse. En Isère, on n’est pas des gamins, tous les supporters vous poussent

allez, allez, allez Bourgoin.

Au milieu de l’allée une partie de coinche démarre. A présent dans le car tout le monde est bien réveillé,

l’ambiance est au beau fixe, et les chants de motivations reprennent de plus belle. Depuis que nous sommes entrés dans le Cantal, les paysages qui défilent sous nos yeux sont magnifiques, d’immenses et majestueuses forêts de sapins aux pieds desquels coule une rivière aux eaux claires et limpides. Les

maisons qui la bordent sont construites en pierres aux couleurs volcaniques, leurs toits en ardoises et en pentes font penser que la neige en hiver doit être reine de la région.

Douze heures, c’est l’heure de déjeuner, notre chauffeur connaît un petit coin sympa, il n’y a pas de tables ni de bancs, mais de l’herbe et une cascade à quatre cent mètres, hélas, nous n’aurons pas le temps d’aller la visiter, le match est à quinze heures et il reste pas mal de route à faire et sur une départementale qui

monte tout en virages. Tant pis ce sera pour une autre fois, enfin, si le prochain match contre Aurillac se

 joue à la même époque. Le repas terminé nous faisons une photo du groupe. Puis nous repartons car nous

n’aimerions pas arriver à la fin du match.

Dans le car les chansons reprennent accompagnées de cliquetis que font les canettes de bières en dansant

les unes contre les autres ̋On est fiers de nos couleurs, Intraitables et peur de rien, et on chante avec le

cœur, Allez, Allez, Allez Bourgoin ̏.

- Aurillac, Aurillac tout le monde descend, le départ est prévu pour dix huit heures.

Nous entrons dans le stade en chantant. L’ambiance des supporters d’Aurillac et plutôt en berne, nous

allons les motiver. Allez Bourgoin tes supporters sont là, Rajon se soulève, Rajon à la fièvre…si bien que au

bout d’un moment ceux d’Aurillac se décident enfin à donner de la voix, mais toujours beaucoup moins

fort que nous.

Le match commence fort, le CSBJ encaisse un premier essai transformé, puis un second, les supporters d’en

face nous regardent, pensant certainement que nous allons baisser le son, mais ils se trompent et nous

repartons de plus belle et ça marche, nous marquons un premier essai transformé, aussitôt Aurillac nous

en plante un troisième, une petite minute de silence plane au dessus du Kop Bergusia, mais pas pour

longtemps, notre équipe marque un second essai lui aussi transformé. A la mi-temps nous sommes

persuadés que nous ne gagnerons pas, mais que nos joueurs tiendront. Eux, ils sont déjà un peu en

vacances dans leurs têtes, ils se donnent à fond, attaquent, attaquent en oubliant de défendre, si bien que

dés le coup d’envoi de la seconde mi-temps nous prenons une suite d’essais dont un considéré transformé,

pourtant il est passé à trente centimètres voire plus, à droite des poteaux. Mais bah ! Ce n’est pas le plus

important ; L’important c’est d’encourager notre équipe même quand elle est menée quarante à quatorze

et c’est ce que font ses supporters, ils poussent, poussent en scandant « La piscine, la piscine, la piscine. En

face ils nous regardent sans trop comprendre, c’est vrai aussi qu’au match aller ils n’étaient qu’une petite

poignée, alors nous entendre crier, la piscine, c’est sûr ils ne comprennent pas, nos joueurs, eux oui, ils ont

compris et marque un quatrième essai transformé. Quelques minutes plus tard le coup de sifflet final

retentit Aurillac a marqué cinquante quatre points et nous vingt et un. Alors nous nous mettons à scander

Merci Bourgoin, merci Bourgoin….Notre équipe vient vers notre tribune nous les remercions par un ban

d’applaudissements. En chantant ̏On vient, on perd et on s’en va. On vient, on perd et on s’en fou ̋ nous

nous dirigeons vers le car. Les supporters adverses se marrent nous félicitent pour notre ambiance et pour

le maintien, nous les félicitons aussi pour leur match et leur classement.

Dix huit heures tout le monde et présent sauf un, certainement le clandestin qui repart à Bourgoin avec

ses copains. Cela fait un moment qu’on roule, Aurillac est à présent loin derrière, alors notre président

prend la parole.

- Merci à tous et surtout merci au CSBJ de nous avoir maintenus en ProD2. Je vous rappelle que

l’Assemblée Générale aura lieu sous le chapiteau VIP du CSBJ à partir de 19 heures et que nous

terminerons par un buffet froid en partageant les petits plats que chacun pourra apporter. Trois personnes viennent d’adhérer au KOP nous les remercions.

- Qui c’est ? Demande quelqu’un.

Le retour se passe merveilleusement bien. Bien sûr nous n’avons plus de voix, alors pour compenser le

chauffeur nous met un film. «Le fils de Jo » A dix neuf heures trente nous faisons une halte pour le dîner

du soir. Puis une autre environ deux heures plus tard à l’endroit même ou nos joueurs font une pause.

Nous repartons avant eux, mais notre chauffeur qui certainement à décider de les revoir une dernière fois,

se trompe de voie pour reprendre l’autoroute et nous leur repassons devant, ils se marrent et nous font

des signes de la main et nous aussi.

Nous apprenons que nos espoirs ont battu le LOU vingt quatre à quatorze et qu’ils sont qualifiés pour les

finales. Ils joueront contre Castres le dimanche 16 mai à St Rémy de Provence, ils comptent un peu sur

nous pour venir les soutenir. ̏ On sera là encore une fois, On dansera, On chantera, La lalalalalalala…la

lalalala Allez Bourgoin.̋

St Rémy est à côté de Cavaillon, 272 km et à 2h 30 de Rajon.

Minuit, nous remercions le chauffeur et nous nous donnons rendez-vous pour le 22 mai sous le chapiteau

VIP.

On n’est pas des mecs en mousse. En Isère, on n’est pas des gamins, tous les supporters vous poussent

allez, allez, allez Bourgoin.